La masturbation ne rend pas sourd! La masturbation ne rend pas sourd!
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*Article tiré de Mon gros livre épais 2020
Y a-t-il un sujet plus d’actualité ces dernières années que le consentement ? Tu as sûrement entendu parler du mouvement #MoiAussi (#MeToo en anglais). Des scandales ont éclaté un peu partout. Des femmes se sont mises à dénoncer des prédateurs sexuels. Aux États-Unis, il y a eu l’affaire Harvey Weinstein (un producteur de films), et, plus près de nous, celle de Gilbert Rozon (fondateur de Juste pour rire). Autrefois apeurées, je dirais même terrorisées à l’idée de dénoncer leurs agresseurs, les femmes ont décidé de se lever et de dénoncer ces hommes qui se pensent au-dessus des lois. C’est une excellente nouvelle !
Le consentement vient du verbe « consentir », ce qui signifie « donner son accord ». On peut consentir à manger des choux de Bruxelles, mais le consentement est habituellement associé à la sexualité.
Malheureusement, certains hommes ne savent pas comment se comporter avec les femmes. Ils croient qu’ils peuvent leur toucher les fesses ou les seins comme s’il s’agissait d’un buffet à volonté. Une fille qui se fait pogner les fesses par un tel cochon n’a pas donné son accord. Tant qu’on respecte l’autre personne et qu’on ne la met pas mal à l’aise, la séduction est bien perçue. Tu peux complimenter une fille, lui adresser des sourires, la prendre par la main si tu sens qu’elle le désire, etc. La séduction devient dérangeante et déplacée quand la femme devient mal à l’aise ou qu’elle craint pour sa sécurité. À ce stade, ça devient du harcèlement sexuel.
Les commentaires désobligeants (ex. : « T’as un beau cul, toi ! »), les gestes à caractère sexuel (ex. : pognage de fesses, mimer de façon explicite des pratiques sexuelles) et les sextos (s’ils ne sont pas désirés) entrent dans la catégorie du harcèlement sexuel. Souvent, on parle de harcèlement lorsque les paroles ou les gestes sont répétés. En effet, mais ça ne te donne pas le droit de dire à une fille qu’elle a des belles boules « juste une fois ».
Le harcèlement n’est pas réservé qu’aux adultes. Les jeunes aussi sont touchés. Si tu es victime ou témoin de harcèlement, il faut immédiatement dénoncer la situation à une figure d’autorité, comme un parent ou un prof. La police prend aussi ce genre de plaintes au sérieux.
Les rapports sexuels doivent être voulus par les deux personnes impliquées. Donc toi, en tant que gars, tu dois t’assurer que la fille accepte d’avoir des rapports sexuels avec toi. Elle doit donner son consentement. Et elle doit pouvoir prendre cette décision de manière libre et éclairée, donc pas avec toi qui répètes avec insistance : « Come on ! Let’s go ! Allez ! Ça va être cool ! Fais-moi confiance ! Please ! » Une fille qui dit « non », ça veut dire « non ». Ça ne veut pas dire « peut-être », « continue de me caresser, je risque de changer d’idée », « je dis non, mais au fond, je veux dire oui » ou bien « j’adore faire l’agace ». Ça veut dire « non ». N-O-N.
Si tu poursuis tes actes sans son consentement, tu commets rien de moins qu’une agression sexuelle. Tu auras deviné que c’est une accusation extrêmement sérieuse. Je sais que ça semble stressant dit comme ça, mais si tu es à l’écoute et respectueux, tu n’as pas à paniquer et à avoir peur chaque fois que tu vis des moments intimes avec une fille. La règle du consentement existe pour lutter contre les personnes qui ont l’agression facile. Pour avoir le consentement de la fille, cela ne veut pas dire que tu dois lui faire signer un contrat ou bien lui poser 100 fois la question : « Tu es bien certaine d’être consentante ? » Tu dois seulement t’assurer qu’elle désire vivre ces moments d’intimité avec toi et qu’elle se sent bien tout au long de ceux-ci. De toute façon, réfléchis un instant. Quel serait l’intérêt de faire l’amour avec une personne qui n’en a pas envie ?
La fille peut vouloir faire l’amour et changer d’idée à la dernière minute. Elle n’est plus consentante. Que tu aies les culottes aux genoux ne change rien. Tu peux même être en train de faire l’amour et, pour une raison ou une autre, tout à coup, la fille ne veut plus. Encore une fois, désolé, mais c’est la fin de la partie de jambes en l’air.
Autre truc : un « oui » pour une chose ne veut pas dire « oui » pour la suite. Donc une fille qui, par exemple, consent à te masturber n’a rien accepté d’autre que de te swinger le zwizwi. Ça ne te donne pas le droit de la pénétrer « parce que ça fait partie de faire l’amour ».
Le consentement n’a pas juste de valeur sous les couvertures ou derrière les portes closes. Dans ton quotidien, tu ne peux pas taper les fesses d’une fille ou toucher à ses seins « parce que ça te tente » ou pour n’importe quelle autre raison. Le consentement n’est pas seu-lement une affaire de sexe.
Tu as 16 ans, tu es dans un party chez un ami et, en chemin vers la salle de bains, tu croises Chloé dans le corridor. Celle-ci, sous l’effet de la boisson, te prend par le bras, t’emmène dans une chambre et verrouille la porte. Là, elle commence à t’embrasser goulument. Ça s’adonne que toi, tu as l’œil sur la belle Jade qui se trouve également à ce party. Sans te dégoûter, Chloé ne t’intéresse pas. Tu trouves la situation drôle au début, tu dis à Chloé que tu ne veux pas, mais elle insiste. Elle va même jusqu’à se déshabiller. Elle veut que tu la touches. Là, tu commences à la trouver moins drôle. Tu lui répètes que non, mais ton refus l’excite encore plus. Elle te saute dessus. Tu la repousses à nouveau et lui dis clairement que c’est ici que ça s’arrête. Quand tu viens pour débarrer la porte et te sortir du piège, Chloé te menace de répandre toutes sortes de rumeurs dégueulasses si tu refuses de coucher avec elle. Que fais-tu ? Pas évident, hein ? Tu trouves la situation extrême ? Pourtant, ce type de situation inacceptable survient régulièrement. J’ai simplement inversé les rôles...